Le monde bouge et vous?

Publié le par Romain

planetebleue 

 

 

    Le progrès scientifique et la démocratie aidant, certains pensaient  (et pensent peut-être encore d'ailleurs) que désormais la paix et la concorde universelles allaient régner de par le monde, et que rien ne viendrait troubler notre quiétude. Bref, on avançait l'idée d'une fin de l'Histoire, les combats idéologiques semblant avoir totalement disparu, notamment après la chute de l'Union Soviétique en 1991. Ainsi, l'historien japonais Fukuyama publiait dans les années 90 un livre au titre évocateur: La Fin de l'Histoire et le Dernier Homme.

   Cette idée n'est cependant toujours pas clairement exprimée aujourd'hui par nos contemporains mais l'on pense simplement que demain sera un autre aujourd'hui, et cette certitude pèse paradoxalement lourdement sur les consciences: quel est l'intérêt en effet de vivre dans un monde sans espérance puisque rien n'est plus à construire? Et de là, peut-être, le nombre de suicides et le mal-être, tellement irréels dans des temps si “merveilleux” pour l'humanité. Et de là la folie hyperactive et consumériste qui explosa dans les années 1990 et 2000: être tout le temps connecté, avec des gens souvent inconnus, pour ne plus se regarder en face mais vivre dans l'illusion.  

   Mais l'Histoire est à nos portes; et la crise économique, la résurgence des affrontements, ont détruit ce sentiment trop confiant et illusoire. Que croire désormais? La science attire toujours mais fait également peur avec ses nombreuses dérives qui semblent déshumaniser l'homme. Voulons-nous le progrès à tout prix, c'est-à-dire aux dépends de vies humaines?  La médecine a fortement évolué avec les nombreuses expériences menées dans les camps de concentration et d'extermination, de même que la chimie: nous nous y appuyons depuis pour développer nos sociétés. Fut-ce cependant éthique? Personne ne pourrait avancer que ce fut nécessaire, que ce doit l'être pour le bien de l'humanité. La suppression de quelques-uns ne peut se justifier au nom de l'intérêt commun. Seul le Bien Commun importe, pour chaque homme, pour chaque être humain. Rien ne saurait justifier l'utilisation d'êtres humains, d'embryons (humains bien entendu, ceux des animaux étant protégés, paradoxe inouï) ou de cellules souches pour faire avancer la science.


    S'ouvre une époque du repli sur soi, peut-être pas visible à première vue mais bien réel pourtant. Notre société vacille, pourtant: “le monde ancien s'en est allé, un nouveau monde est déjà né”, pour reprendre une antienne de Noël. C'est à nous de reconstruire, sur des bases plus saines et chrétiennes, un nouveau projet de vie en société. Le libéralisme (*) sociétale et gauchiste nous a mené droit dans le mur: tant de chose restent vraiment à construire ou réaffirmer… La nouvelle perspective d'un combat pour préserver ce que nous avons de meilleur, et changer le reste, redonne l'espoir…

    L'engagement est donc plus que jamais nécessaire. Qu'il soit au sein d'associations, de mouvements politiques ou de communautés, il doit nous conduire à défendre nos valeurs, le respect de la Vie, et apporter une nouvelle vision de la société. Alors certes une société parfaite n'existe pas tant l'homme, sans la grâce de Dieu, la refusant, reste faible; mais que cela ne nous empêche pas d'en poursuivre l'objectif.

 



(*) Si en France considérer quelqu'un de libéral c'est le classer à droite, et du côté des "vilains" riches (!). Au contraire les Américains considèrent un libéral comme un gauchiste de la pire espèce. Quelle en est la raison? Tout d'abord il est bien de noter qu'il n'y a pas un libéralisme mais trois: politique, économique et social. Les deux premiers se sont développés au cours du XIXème siècle et affirmés au XXème. Ils ont perdus de leur sens puisque notre système politique et économique est devenu libéral: il défend les libertés et promeut le libre-échange (à ne pas confondre avec le néo-libéralisme).

     Il ne sert plus à rien donc d'appliquer simplement le terme libéral en parlant de politique ou d'économie et cela les États-Unis l'ont bien compris. Le dernier est toujours d'actualité, même s'il est apparu après la Seconde Guerre Mondiale: c'est la libéralisation des moeurs (ou plutôt leur dépravation) impliquant la liberté sexuelle, l'avortement,… Cela ne fait certes pas l'unanimité chez l'Oncle Sam, d'où sont acceptation dans le sens de gauchiste. La France, sous l'influence de cette gauche justement, considère toujours le libéral (tout court) comme un type de droite, et tout le monde de se défendre d'être libéral car cela fait mauvais genre. En effet, mais pas dans le sens que l'on croit. De fait nous sommes réellement dans un système libre-échangiste, peu de monde le remettrait véritablement en cause: envisager et tout faire pour un monde plus juste passe d'abord par l'amélioration et la "moralisation" si ce n'est la responsabilisation du capitalisme, pas sa suppression pure et simple.

    Le néo-libéralisme est un tout autre concept car il promeut une libéralisation à l'extrême de l'économie (années 70 et 80). On peut voir sous nos yeux les effets désastreux de l'absence d'un minimum de régulation,  en matière financière notamment, mais en matière de moeurs également. La morale n'est pas considérer comme un carcan mais plutôt comme un panneau indicateur de la voie à suivre, en conscience.

 

 

Publié dans Opinions

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